Il y a un point qui est important, c'est d'arrêter de se dissocier. Il y a toujours un discours du mental qui vient dire : "je suis comme ça" ou "je devrais me comporter comme ça", etc. On a l'idée de comment on devrait être, ou de comment on devrait se comporter, et c'est plus ou moins problématique. À un moment donné, est-ce qu'on ne pourrait pas tout simplement juste être ce que l'on est ? C'est ça aussi l'authenticité : je suis ce que je suis.
J'arrête d'être deux en fait. Le deuxième est toujours en train de me dire que comme je suis, ça ne va pas de toute façon : "les autres attendent ça", "je ne suis pas à la hauteur", "je ne suis pas assez spirituel", "je ne devrais pas montrer ça", etc. Ce sont des discours (du mental). Et l'Être est un peu à l'oubli là.
Donc, être un. On revient à "je ne sais pas". Je ne sais pas comment je dois être. Je me découvre dans l'instant. Je n'ai pas de personnage à défendre, d'image à défendre. Oui, par moments je vais réagir. Oui, par moments je vais être silencieuse. On n'est pas obligé d'élaborer une histoire, de tout personnaliser. Par moments ça ne parle pas ici. Par moments c'est comme ça.
C'est juste un type de langage mais par moments on peut sentir comment on s'en tient : "Ah, ça respire", "Ah, c'est triste", "Ah, il y a de la colère"... Et quand on personnalise moins, c'est presque moins problématique déjà.
Il y a un moment où ça suffit de vouloir être un autre ! De vouloir avoir une autre histoire, de vouloir être moins réactif, d'être moins agité, d'être moins en colère, etc. Et d'être plus ouvert, d'être plus ceci et cela. Mais l'Absolu n'a pas fait d'erreurs quand il a mis en place cette forme ! Et pour Lui il n'y a pas d'erreurs, c'est que le discours (mental) qui pense qu'il y a des erreurs.
Donc, honorez cette forme, avec ses limites, son aspect humain et son essence absolue. Cette forme se montre comme ça, elle est obligée de se montrer avec ses limites ; dès qu'on prend une forme on se limite. Donc on a tous nos limites. Et si je vous dis cela, c'est pour petit à petit identifier cette voix du mental. J'aime beaucoup Byron Katie qui l'appelle : "la salle de torture mentale", et elle n'a pas tort. Cette voix qui est tout le temps en train de nous dire que ce que l'on fait, c'est pas bien, ça ne va pas, c'est pas comme ça. Et bien-sûr, les autres pareil, mais de toute façon, on traite les autres comme on se traite soi-même, il n'y a pas de secret.
On peut être soi, mais sans en faire un truc narcissique, on peut être soi de manière humble. Se dire : "je vais arrêter d'avoir honte d'être moi-même, de penser que je ne suis pas assez, ou que je suis trop". Tous ces critères n'ont aucune valeur, puisque pour certaines personnes je suis trop, pour d'autres je ne suis pas assez... On ne s'en sort pas ! Alors on peut se dire : "je suis ce que je suis", mais sans devenir rebelle non plus.
Tout simplement, je suis ce que je suis, et l'autre est ce qu'il est. Et si j'appréciais tout ça, plutôt que de tout le temps vouloir le transformer. Se dire : "tiens, je vais apprécier ce qui est là". C'est simple, c'est l'amour.